Rendez-vous à Orsay pour cette ultime ronde, dans des locaux bien occupés puisqu'il s'y déroulait 4 rencontres en parallèle (2 de N3 et 2 de N5, si j'ai bien compris). Pas vraiment une surprise vu le nombre d'équipes de ce club. ...La surprise vint plutôt de la composition de l'équipe adverse nous concernant : Harris Hauroo est venu en renfort pour assurer la montée. Je ne m'en plains pas, c'est toujours enrichissant d'affronter un joueur mieux classé, mais j'aurais apprécié d'être prévenu afin de regarder ce qu'il jouait :)
Bref sinon, de bonnes conditions de jeu, des joueurs sympas et des parties intéressantes :
Emmanuel envoie un gambit Cochrane à Jean-Paul (1.e4 e5 2.Cf3 Cf6 3.Cxe5 d6 4.Cxf7), qui visiblement ne sait pas trop comment réagir vu le temps qu'il prend à jouer son 5eme coup. Les blancs obtiennent rapidement une position d'attaque agréable avec le roi noir au centre sous le feu croisé des fous : l'avantage est converti malgré quelques imprécisions qui auraient pu compliquer la tâche : 1-0.
Eric adopte la défense moderne face à Aleksandr, qui modifie en conséquence son système de Londres pour jouer e4 sans escale en e3. Les blancs ont plus d'espace mais la position noire paraît solide. Un double aveuglément lors de la transition en finale aurait permis respectivement aux blancs puis aux noirs de l'emporter ; s'ensuit une finale de fous de même couleur sans espoir de gain : nulle.
Pendant ce temps Renaud contre une française Winawer évite la fameuse ligne des "pions empoisonnés" (je ne sais pas s'il faut le mettre au pluriel, mais vu qu'on mange g7 puis h7, pourquoi pas :) ) 1.e4 e6 2.d4 d5 3.Cc3 Fb4 4.e5 c5 5.a3 Fxc3+ 6.bxc3 Ce7 et ici 7.Dg4 Dc7 8.Dxg7 Tg8 9.Dxh7 cxd4 10.Ce2 etc est possible avec une partie complexe. 7.Cf3 évite les complications tout en gardant un avantage. Quelques coups plus tard les noirs ferment le jeu en poussant c4, et il semble qu'aucun des deux camps ne puisse progresser : partie nulle également.
Alexandre obtient une attaque intéressante avec les pièces noires dans une partie écossaise. La position est objectivement à l'avantage des blancs selon la machine, mais il semble que les noirs aient l'initative et la position reste humainement complexe. Au moment critique les blancs refusent à tort un sacrifice de pièce, puis se retrouvent en infériorité. Une finale de fous de couleurs opposées avec un pion de plus surgit un peu plus tard ; le pion étant très éloigné les noirs finissent par l'emporter : 0-1.
Nicolas quant à lui choisit la variante d'échange contre la française, puis décide d'attaquer à l'aile dame via b4 a4 etc. Un excès de confiance peut-être lui souffle d'attaquer aussi sur le front est, mais cela provoque des affaiblissements qui seront fatals en fin de partie : la finale de tours avec deux pions de moins n'est pas tenable : 1-0.
Enfin, Benjamin se demande quel système jouer face à 1.d4 Cf6 2.c4 (oui, c'est assez classique :) ...mais quand on est en train de changer de répertoire...). Finalement une Benoni moderne, hop, ouverture certes un brin risquée mais qui promet une partie amusante et assez riche tactiquement. Bon choix puisque la position obtenue en début de milieu de jeu est favorable aux noirs :
Il fallait cependant être assez lucide pour 1) comprendre pourquoi les noirs sont (un petit peu) mieux et en déduire 2) comment poursuivre. Ce fut un double échec à ce niveau : 21...Df6? joué, auquel les blancs répondent bien sûr 22.e5 (oublié par les noirs...), coup thématique suivi de 23.Ce4 avec une attaque prometteuse. Il fallait au lieu de ça pousser directement 21...b4 : même pas envisagé (j'ai failli jouer 21...Da5 qui n'est pas génial, la dame n'ayant pas grand chose à faire là). 1-0 - et même échec et mat ^^ - une dizaine de coups plus tard.
Massy | Orsay | ||
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Benjamin AUDER | 0 | 1 | Harris HAUROO |
Renaud MALDI | 1/2 | 1/2 | David ROS |
Eric DEPARTOUT | 1/2 | 1/2 | Aleksandr SETKOV |
Emmanuel MAILLART | 1 | 0 | Jean-Paul GENOT |
Alexandre LAFOURCADE | 1 | 0 | Thomas RENAUD |
Nicolas QUETTE | 0 | 1 | Ronald KUNNE |